Commémoration des 80 ans du massacre d'Izon la Bruisse
Ce week-end, nous étions réunis au mémorial d'Eygalayes pour commémorer les 80 ans du massacre d'Izon la Bruisse. Le lendemain de l'exécution du groupe Manouchian au mont Valérien, le 22 février 1944, 34 maquisards meurent sous les balles de la barbarie nazi, dont 15 étrangers : italien, espagnol, polonais, tchèque, allemand, roumain...
Cette cérémonie avait un sens tout particulier, 3 jours après l'entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian : à travers eux, la République est reconnaissante à tous les étrangers qui ont donné leur vie pour que vive la Résistance.
Ces vers de Louis Aragon s'adressaient aux vingt-trois du groupe Manouchian, et non aux 34 d'Izon-la-Bruisser. Mais ils vibraient pour un même espoir et un même idéal, et ils ont donné leurs vies pour un même combat. Nous pouvons donc, je crois, leur offrir également ces mots. Ces mots qui disent, mieux qu'aucun autre, la foi en l'Être humain qui a porté ces hommes jusque dans leur ultime sacrifice face à la barbarie, leur amour profond de la vie qui les a poussés à la donner pour que d'autres puissent continuer à rêver et à aspirer au bonheur.
"Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
(...)
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant."