Ruralité
Les données mises à jour à chaque Comité Départemental Loup conduisent à un constat très net : les nombres de meutes installées, d’attaques et de bêtes tuées ou blessées n’ont fait quasiment qu’augmenter ces dernières années dans la Drôme.
Malgré le renforcement des protections des élevages et l’augmentation des prélèvements de loups notamment depuis l’atteinte en 2019 du seuil de viabilité de l’espèce fixé à 500 individus, la pression de prédation sur les troupeaux reste très forte.
Les conditions de travail des éleveurs et des bergers sont devenues inacceptables avec un stress permanent quant à la sécurité de leur troupeau, accentué par la gestion complexe des chiens de protection.
Avec aujourd’hui la présence de 920 loups en France, la politique de gestion du loup doit évoluer. Le pastoralisme doit être reconnu comme préalable et non comme variable d’ajustement de la protection du loup. Je souhaite que le Plan National d’Action pour le loup 2024-2029, actuellement en préparation, intègre cette évolution et j’ai adressé au Préfet de Région Auvergne-Rhône Alpes, coordonnateur national pour le loup, un courrier lui faisant part des points essentiels :
- Parvenir à un consensus sur la méthode de dénombrement afin de lever les incertitudes ;
- Intégrer la nécessité de se doter de chiens de protection parmi les coûts de protection du troupeau ;
- Reconnaitre le préjudice de santé engendré par la pression de prédation ;
- Avancer vers une régulation territorialisée de la présence du loup combinant moyens de défense et connaissance fine des comportements.
Ce sujet est majeur pour nos territoires car le pastoralisme comme la biodiversité sauvage doivent être sauvegardés dans un écosystème qui a été déséquilibré par la présence du loup.
Aux côtés d’une équipe de rapporteurs représentant la diversité politique du Sénat, mais également de nos territoires, nous avons travaillé pendant dix mois pour aboutir à notre rapport “Femmes et ruralités : en finir avec les zones blanches de l'égalité”, que vous pouvez retrouver en ligne sur le site du Sénat.
Articulé autour de huit thématiques (mobilité, jeunesse, emploi, entreprenariat, situation des agricultrices, santé, violences faites aux femmes,et engagement politique et public), il dresse un large tour d’horizon de la situation des femmes vivant en ruralité.
Suite à sa publication, notre rapport a été présenté en fin d’année dernière à Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, et Joël Giraud, secrétaire d'État chargé de la ruralité.
J’ai profité de ce temps d’échanges pour les alerter sur la nécessité de créer davantage de postes d'intervenantes sociales en gendarmerie ainsi que des places d'hébergement adaptées à la situation des femmes victimes.
L’attention portée à ce sujet a conduit à des premiers signaux positifs de la part du gouvernement, qui a lancé deux appels à manifestation d’intérêt, afin de financer des actions adaptées aux spécificités des territoires ruraux en faveur des femmes qui y résident, pour un budget total d’1,5 millions d'euros.
S’il s’agit d’une avancée, ces montants ne sont toujours pas à la hauteur des enjeux : il est par ailleurs indispensable que nos politiques publiques, nationales et territoriales prennent en compte de manière plus pérenne ces problématiques qu’il nous faut continuer à mettre en avant dans le débat public aujourd'hui.
Au sein de la Chambre Haute, la réflexion continue : l’examen d'une proposition de résolution transpartisane, inspirée des conclusions du rapport, qui surviendra après la suspension parlementaire, marquera une nouvelle étape dans nos travaux.
J'étais présente la semaine dernière à l'inauguration des travaux de l'espace jeunesse de Nyons : destiné aux 11-17 ans, ce lieu de convivialité propose de nombreuses activités et jeux dont pourront profiter tous les jeunes du territoire.
J'ai félicité lors de ma prise de parole la mairie de Nyons pour cet investissement en faveur de la jeunesse et souligné l'importance d'un tel espace, notamment dans nos territoires ruraux, où les services et loisirs sont moins diversifiés et accessibles qu'en ville : 32% des jeunes ruraux n'ont ainsi jamais participé à des activités extra-scolaires, contre seulement 20% en zone urbaine, une inégalité encore aggravée pour les jeunes filles.
Cette thématique de l'égalité entre les femmes et les hommes est d'ailleurs pleinement investie par nos jeunes, à l'initiative avec le service jeunesse de la ville de Nyons pour réaliser un film visant à sensibiliser leurs pairs sur les violences à l'égard des femmes : bravo à eux !
Mercredi après-midi, j'ai participé à une conférence de presse aux côtés de la présidente du SDED Nathalie Nieson et des élu·e·s du territoire, notamment les maires de Nyons et Buis les Baronnies, Pierre Combes et Sébastien Bernard, et Christelle Ruysschaert, vice-présidente de la CCBDP en charge de l'aménagement territorial, pour confirmer cette excellente nouvelle.
Le renouvellement du Schéma S3REnR prévoit l'implantation d'un poste source à Buis les Baronnies, ainsi que la rénovation de celui de Nyons, et bien sûr le déploiement et la restauration de tous les réseaux qui les accompagnent. Grâce à cela, les projets de production d'énergie renouvelables pourront désormais se développer sans frein sur notre territoire. Une nouvelle d'autant plus réjouissante que la question de notre autonomie énergétique n'a jamais été aussi cruciale : nous serons en mesure d'y prendre notre part.
Un grand merci au Sded Territoire D'énergie et à sa présidente pour leur engagement dans ce dossier, à RTE pour leur écoute, et à toutes et tous les élu·e·s du territoire, car c'est notre mobilisation collective et unanime au service des Baronnies qui paye aujourd'hui.