Droit des femmes
Programme riche en audition dans le cadre de notre rapport Femmes et sciences mené au sein de la Délégation aux Droits des Femmes et dont je suis co-rapporteure, pour encourager la présence des filles et femmes dans les études et carrières scientifiques.
Nous avons notamment échangé au cours des dernières semaines avec :
- Cédric Villani, mathématicien extraordinaire, mobilisé depuis de longues années pour rendre sa discipline plus accessible au grand public
- Laura Chaubard, directrice générale de l'École polytechnique
- des représentants d'associations d'élèves et anciens élèves de grandes écoles scientifiques
- Clémence Perronnet, sociologue des sciences rattachée au Centre Max Weber et auteure d'une thèse sur la culture scientifique des enfants en milieux populaires et Pauline Martinot, médecin et docteure en neurosciences et auteure d'études sur le décrochage des filles en mathématiques dès le CP
- des représentantes de syndicats de professeurs des écoles
- des acteurs engagés pour objectiver et lutter contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans les études et carrières scientifiques
- des femmes scientifiques expertes à l'occasion de déplacements à l'Institut des cancers féminins de l'Institut Curie et sur Plateau de Saclay
Audition très émouvante ce jeudi de la délégation aux droits des femmes en présence des maîtres Antoine Camus et Stéphane Babonneau, avocats de Gisèle Pelicot, ainsi que de nos collègues parlementaires Sandrine Josso et Véronique Guillotin ayant mené au cours des derniers mois une mission sur la soumission chimique.
- l'impact persistant des stéréotypes et les leviers à mettre en ouvre pour y mettre fin
- la facilité d'accès ou non aux substances permettant une soumission chimique
- le suivi des mesures issues du rapport parlementaire sur la soumission chimique et notamment leur concrétisation budgétaire
Je suis ravie d'avoir participé au séminaire organisé par le Celavar Aura et le CIVAM Drôme sur les femmes et le genre en ruralité.
Une nouvelle occasion de présenter le rapport Femmes et ruralité, pour en finir avec les zones blanches de l'égalité, mais aussi de découvrir les travaux de Manon Caudron Fournier et Delphine Guilhot sur les constructions sociales à la source des inégalités, les témoignages de Paule Balayn, éleveuse à Chabeuil, de Véronique Simonin, sous-préfète de Die, et d'avoir des échanges passionnants.
Certes, les inégalités persistent et le chemin est long, mais nous avançons : rendre visible les conséquences pratiques et quotidiennes des inégalités de genre, proposer des solutions concrètes, continuer à construire une mise en réseau pour faciliter la coopération et la compréhension... Tant de choses enthousiasmantes qui me remplissent d'optimisme sur notre capacité à faire bouger les lignes ! Merci !
Les dernières semaines ont été marquées en Drôme par une forte mobilisation citoyenne contre la décision du département de fermer ses 7 centres de santé sexuelle et de réduire de 20% les moyens de ceux portés par les hôpitaux et le Planning familial.
Les centres de santé sexuelle jouent pourtant un rôle indispensable en matière de prévention, d'accompagnement et d'écoute sur la santé, les pratiques sexuelles à risque et les violences ainsi qu’un point d’accès pour le droit à l’avortement et à d’autres soins : ils forment un maillage particulièrement précieux dans nos territoires ruraux où bien souvent, aucun équivalent n'existe.
J’étais pour ma part sur le terrain pour témoigner de mon soutien contre ses coupes budgétaires :
- lors de la manifestation du 7 avril dernier, qui a réunie salarié·es, élu·es, habitant·es et membres du collectif citoyen devant le centre médico-social de Pierrelatte
- en visite au Centre de santé sexuelle de Nyons le 11 avril pour rencontrer et échanger avec ses équipes du Planning aux côtés de Marie Pochon, Pascale Rochas, Muriel Paret, Yves Guerin, et Marie-Christine Laurent
Le conseil départemental du 14 avril a acté ce choix : je regrette ce choix, qui ne représentera finalement qu'une économie de 0,025% du budget total. Je comprends parfaitement l'argument qui rappelle l’État à ses responsabilités sur ce sujet, et je m'efforce d'ailleurs de déposer des amendements à chaque projet de loi de finances à ce sujet, mais en attendant, ces fermetures vont avoir des conséquences durables sur le quotidien et la santé des drômois·es.
Retrouvez ici mon interview sur France Bleu Drôme Ardèche à ce sujet
Nos auditions se poursuivent dans le cadre de notre rapport Femmes et sciences mené au sein de la Délégation aux Droits des Femmes et dont je suis co-rapporteure.
Nos interlocuteurs et interlocutrices au cours des dernières semaines :
- Sylvie Retailleau, ancienne ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche et présidente de l'Université Paris Saclay-PSL.
- Charlotte Jacquemot, chercheuse au CNRS et auteure de l’étude "Ressenti et discriminations de genre : ce qui freine la féminisation des filières scientifiques"
- Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'Éducation nationale, à l'origine de la réforme du baccalauréat de 2019 à l'impact significatif sur la formation scientifique des jeunes filles
- Plusieurs représentant·es de grandes écoles scientifiques, spécialisées dans l'ingénierie ou la recherche
Parmi les points évoqués : les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour initier les jeunes aux sciences et lever les stéréotypes de genre associés à ces disciplines, à l'instar de la création d'une maison d'initiation et de sensibilisation des sciences, la pertinence d'éventuels quotas pour garantir une meilleure représentation des femmes dans l'enseignement supérieur scientifiques, les meilleures manières d'encourager et de faciliter la progression des carrières des femmes scientifiques...
Passionnant colloque organisé jeudi dernier conjointement par la délégation aux droits des femmes et la commission des lois du Sénat sur le concept de contrôle coercitif et son application judiciaire, réunissant chercheurs, représentant·es des forces de l'ordre et de la justice.
Ce concept, d'origine sociologique, porte sur les stratégies de domination mises en œuvre par les hommes pour subordonner leurs partenaires : une somme de comportements et d'agissements, qui peuvent être considérés anodins pris séparément mais forment ensemble un tout cohérent qui conduit à une relation d'obéissance et de soumission.
D'ores et déjà criminalisé en Grande‑Bretagne, en Ecosse, au Canada et dans certains États américains, le contrôle coercitif pourrait entrer dans la loi française à l'occasion de la proposition de loi visant à renforcer la lutte contre les violences sexuelles et sexistes que nous examinerons le 3 avril prochain au Sénat.
J'étais en déplacement une semaine à New York pour assister à la 69e session annuelle de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW).
Une expérience inédite pour ma part, rythmée par des conférences organisées par l'ONU et de nombreux événement annexes portés par des pays et acteurs de la société civile mobilisés en faveur des droits des femmes.
La France s'est pour la part distinguée par l'organisation de plusieurs conférences autour d de la lutte contre le cyberharcèlement et les violences pornographiques, mettant à l'honneur pour cette deuxième thématique le rapport produit par le Sénat sur le sujet.
Conséquences de l'arrivée de Trump au pouvoir, montée en puissance des mouvements masculinistes et réactionnaires, situation des femmes dans les zones de conflits, à l'instar des Ukrainiennes avec lesquelles notre délégation a échangé, récits édifiants des femmes afghanes, qui se voient dénier tout droit à vivre. : le tableau dressé est sombre mais doit nous inviter à ne pas relâcher la mobilisation pour parvenir enfin à l'égalité des droits partout dans le monde !