Éducation
Je me suis rendue au forum des métiers du lycée Roumanille à Nyons, où j'enseignais les mathématiques avant d'être sénatrice : merci à toute l'équipe pédagogique pour l'organisation de ce moment, qui permet aux élèves de se rendre compte de l'ensemble des portes qui leur sont ouvertes après le baccalauréat.
En ruralité, les déterminismes sociaux sont renforcés par les freins territoriaux : beaucoup de jeunes ruraux s'interdisent de rêver à certains parcours professionnels ou à certains cursus dans l'enseignement supérieur, n'en ont pas toujours connaissance, et se fixent des barrières que les jeunes urbains ne se fixent pas. C'est donc vraiment important de leur donner l'occasion de constater qu'ils et elles peuvent prétendre aux mêmes choses que tout le monde !
Quel bonheur de participer cette semaine à mon premier déplacement en tant que co-rapporteure du rapport "Femmes et sciences" sur lequel nous plancherons au sein de la Délégation au Droits des Femmes à la rentrée 2025 !
Au programme : une visite de la Fondation "La main à la pâte" qui œuvre depuis bientôt 30 ans en faveur de l'éducation des jeunes aux sciences, notamment des filles, en mettant à disposition des équipes éducatives des ressources pour mener des projets de science et de technologie à l’école et au collège avec une attention particulière pour établissements en situés dans les territoires ruraux et dans les quartiers politiques de la ville.
A l'heure où la récente enquête Timss a pointé que la France est le pays où l’écart de performance entre filles et garçons en mathématiques en classe de CM1 est le plus important, il est précieux de disposer de retours de terrain sur les meilleurs leviers pour mettre fin aux stéréotypes et encourager les filles à prendre plaisir aux matières scientifiques, et ce dès le plus jeune âge !
Nous avons commencé au Sénat l'examen de la mission enseignement scolaire dans le cadre du budget 2025 mais n’avons pas eu le temps de nous prononcer sur la centaine d'amendements déposés, reflets des insatisfactions sur l'ensemble des bancs de notre hémicycle vis à vis de ce budget qui fragilise notre école.
J'en retiens à ce stade :
- un cri du cœur commun contre les 4 000 suppressions de postes enseignants prévues par ce budget. Le Sénat a d'ailleurs adopté à l'unanimité des amendements visant à maintenir 2 000 de ces postes : c'est un signal fort dont je me réjouis, même si j'aurais souhaité avec Les sénatrices et sénateurs socialistes, écologistes et républicains aller plus loin et obtenir le rétablissement de l'ensemble des postes supprimés.
- le manque d'avancée pour l'école inclusive, alors même que nous étions nombreux à pointer l'insuffisante rémunération des AESH, dont le salaire est en moyenne inférieur au seuil de pauvreté, et à alerter sur les difficultés de mise en place de la loi portée par notre collègue Cédric Vial qui prévoit la prise en charge des AESH par l'Etat sur le temps méridien.
La motion de censure adoptée par l'Assemblée nationale ayant coupé net l'examen du budget, rendez-vous début 2025 pour en savoir plus sur l'issue des crédits alloués à l'enseignement !
La préparation de l'examen du budget 2025 au Sénat s'est poursuivie avec l'audition en commission culture de la nouvelle ministre de l'agriculture Annie Genevard sur les crédits alloués à l'enseignement agricole.
Je l'ai notamment interrogée sur les leviers à mettre en œuvre pour renforcer l'attractivité de l'enseignement agricole auprès des jeunes élèves et la nécessité d'y consacrer les moyens humains nécessaires, notamment en termes de professeurs, face au défi du renouvellement des générations, ainsi que sur l'organisation de l'inclusion scolaire au sein de cet enseignement, qui joue un rôle clé dans l'accueil de nombreux élèves en situation de handicap.
Première audition de la nouvelle ministre de l’éducation nationale Anne Genetet ce jour en commission.
Je l’ai notamment interrogée sur :
- les suppressions des 4000 postes enseignants prévues au budget 2025 alors que la France compte parmi les effectifs par classes les plus chargés de l’Union Européenne
- les nouvelles étapes à franchir pour l’école inclusive et les conditions d’emploi et de remplacement des AESH, maintenues dans une précarité institutionnalisée
- la non tenue effective des cours d’éducation à la vie affective et sexuelle
Je regrette le manque de réponses concrètes de la ministre sur ces différents points, qui ne manqueront pas de nous mobiliser à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances !
L'hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard a eu lieu ce lundi 14 octobre dans tous les collèges et lycées de France : j'étais présente pour ma part à la cérémonie organisée au lycée Algoud Laffemas, à Valence, en présence de Nicolas Daragon, ministre délégué chargé de la sécurité du quotidien.
Un an après la mort de Dominique Bernard, quatre ans après celle de Samuel Paty, leur souvenir nous est toujours aussi douloureux : celui de professeurs engagés auprès de leur jeunes élèves, frappés par la barbarie islamiste pour avoir assuré leurs missions de transmission et d'émancipation en vue de former les citoyens et citoyennes éclairés de demain.
A l'heure où nous leur rendons hommage, une préoccupation doit rester vive dans nos esprits : celle de protéger et faire bloc aux côtés de l'ensemble du corps enseignant, en première ligne dans la lutte contre l'obscurantisme et mobilisé au quotidien pour faire vivre de façon concrète les valeurs laïques et républicaines qui nous sont chères.
Occasion manquée cette semaine avec le rejet par la droite sénatoriale et la gouvernement de la proposition de loi visant à renforcer la mixité sociale et scolaire dans les établissements publics et privés, portée par ma collègue sénatrice socialiste Colombe Brossel.
Partant d'expérimentations locales réussies, ce texte portait plusieurs mesures concrètes de nature à encourager la mixité dans l'ensemble des établissements, à l'instar de l'inscription dans la loi des indices de positions sociales, ainsi qu'à renforcer la transparence et le contrôle financier des établissements privés sous contrat.
Je regrette cette opposition dogmatique de la part de la droite, à l'heure où l'accentuation de la ségrégation sociale et scolaire remet en cause les fondements de notre école de la République.
Échanges passionnants avec l'inspecteur général Eric Fardet autour du dispositif "territoires éducatifs ruraux" à l'invitation du président de la commission culture et éducation Laurent Lafon.
Cette approche localisée, dont la Drôme compte pour l'heure deux exemples, dans les Baronnies et à Royans-Vercors, vise à mieux associer les acteurs d'un même territoire autour d'objectifs éducatifs et à accroître les opportunités pour les élèves vivant en ruralité : elle continuera, je l'espère, à monter en puissance et moyens dédiés.
En ce jour de grève enseignante, j'appelle dans une tribune, aux côtés de l'ensemble de mes collègues parlementaires socialistes siégeant à la commission culture, à mettre un terme au virage libéral des réformes éducatives menées depuis 2017, à rebours des principes égalitaires fondamentaux de notre école républicaine, qui a plus que jamais besoin d'investissement humain et d'une vision de long terme.