Éducation
Quelle fierté : après 6 mois de travail, 120 personnes auditionnées, 80 heures d'auditions et 6 déplacements en France et à l'étranger, nous avons présenté cette semaine, aux côtés de mes collègues co-rapporteures les conclusion de notre rapport "Femmes et sciences" !
De l'école primaire au déroulé des carrières professionnelles, nous avons fait le point sur l'ensemble des freins qui empêchent filles et femmes de prendre toute leur place dans le monde scientifique et formulé des recommandations ambitieuses :
- Renforcer la formation scientifique et la formation à la didactique des mathématiques des professeurs des écoles et les former à la pédagogie égalitaire
- Mettre en place un véritable service public de l'orientation, sensibilisé aux enjeux d'égalité
- Expérimenter des quotas de filles dans l'enseignement supérieur scientifique à différents degrés et niveaux de la scolarité
- Développer des dispositifs incitatifs et accueillants pour les filles : bourses dédiées, places en internat, espaces temporaires de non-mixité, regroupement dans les classes sélectives...
- Ajuster les procédures de recrutement et de promotion des enseignants et enseignants-chercheurs : quotas, formation des jurys aux biais de genre, révision des critères d'évaluation, mentorat
- Dynamiser le recrutement et la promotion de femmes au sein des entreprises du secteur scientifique :éga-conditionnalité de certaines aides publiques, prix dédiés aux femmes scientifiques et ingénieures, féminisation de tous les noms de métiers scientifiques...
- Favoriser la conciliation vie professionnelle – vie familiale par une réforme des congés parentaux
Le rapport complet et ses propositions sont accessibles en ligne sur le site du Sénat : https://www.senat.fr/salle-de-presse/dernieres-conferences-de-presse/page-de-detail/femmes-et-sciences-5757.html
Sur le terrain toute une semaine en Égypte dans le cadre d'un déplacement organisé par la commission culture du Sénat pour faire le point sur la coopération française avec l'Egypte !
Au programme de ces journées de travail, rythmées par de nombreuses visites :
- visite de l'université du Caire, forte d'un partenariat avec plusieurs universités françaises dont Paris 1 Panthéon-Sorbonne, suivie d'un échange avec le président de l'université ainsi qu'avec plusieurs responsables de départements
- visite du lycée français du Caire et entretien avec sa communauté éducative - un bel établissement où les élèves manient arabe, français, et anglais, dans un pays qui reste encore aujourd'hui francophone
- rencontre de représentants des établissements scolaires francophones homologués et bilingues
- visite de la Librairie Diwan, qui propose, grâce à un partenariat avec Gallimard, plusieurs livres en français
- découverte des collections du Grand musée égyptien, qui a récemment ouvert de nouvelles salles et exposera prochainement des objets qui appartenaient à Toutanhkamon
- visite du Sénat égyptien suivie d'une rencontre et d'échanges avec des collègues sénateurs et sénatrices puis d'une rencontre avec le président du Sénat
- entretien avec le ministre de l’éducation et le vice ministre des affaires étrangères
- découverte de la bibliothèque d'Alexandrie, laquelle, sur les traces de son illustre ancêtre, héberge des rares livres très anciens précieusement conservés, mais aussi de nombreux livres français légués par la Bibliothèque nationale de France
- échange avec la consule et deux parlementaires sur la riche histoire d’Alexandrie
- visite d'un établissement scolaire laïque, de la maternelle au lycée, en présence de l'équipe de direction, professeurs et parents d'élèves, où nous avons notamment évoqué le contenu et conditions d'enseignement ainsi que la place des filles
- visite du centre d’études Alexandrines, qui dépend en partie du CNRS, nourrie par des échanges avec des chercheurs, passionnés et passionnants, qui effectuent notamment des recherches sous-marine sur les vestiges du phare d’Alexandrie, et publient régulièrement des ouvrages pour mieux faire connaître aux habitantes et habitants d'Alexandrie, l’histoire de leur cité
- visiter l'Université française d'Egypte, un chantier d'ampleur accompagné financièrement par la France, et nous entretenir à cette occasion avec le Dr Ayman Ashour, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, qui est notamment revenu sur la place des femmes dans les différentes filières de formation
- découvrir l'Institut français d’archéologie orientale - Ifao , et ses nombreux trésors : le cahier de fouilles de l'égyptologue Bernard Bruyère, un tissu funéraire datant de 1500 avant JC et encore dans un excellent état, son atelier de typographie qui publie encore aujourd'hui...Parmi ses effectifs de chercheurs et chercheuses missionnés sur différentes fouilles sur le territoires, j'ai pu échanger avec une chercheuse de Paris Saclay dont la mission consiste à dater les trouvailles archéologiques à l'aide du carbone 14.
- échanger avec la nouvelle promotion de jeunes volontaires du service civique en poste dans les écoles bilingues francophone
- visiter la grande pyramide de Khéops, joyau patrimonial sans égal, et en apprendre plus, grâce à nos échanges avec l'ingénieur Hany Helal, sur le projet ScanPyramid qui permet, grâce à des techniques scientifiques innovantes (modélisation, infrarouge, radiographie) de mieux comprendre comment les pyramides ont été construites
20 ans après la loi de 2005, le Parlement était saisi d’une proposition de loi visant à renforcer le parcours inclusif des enfants à besoins éducatifs particuliers.
Cheffe de file pour le groupe socialiste sur ce texte, j'ai souligné lors de la discussion générale, la multiplication des signaux d’alertes sur l'avenir de l'inclusion : manque de personnels dédiés, délais d’attentes douloureux pour les familles, augmentation des risques psycho sociaux des personnels éducatifs...
Or, si elle comporte des petites avancées, à l'instar du livret de parcours inclusif, de la formation des personnels, ou de la mise en œuvre des notifications des MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées), cette proposition de loi, lacunaire, est loin d’être à la hauteur des enjeux, et n’offre aucune garantie sur l'allocation de moyens humains à la hauteur ou encore sur l'amélioration de la reconnaissance des accompagnant·es d'élèves en situation de handicap (AESH), chevilles ouvrières de l’école inclusive.
Je regrette par ailleurs la généralisation précipitée des pôles d’appuis à la scolarité (PAS), sans recul suffisant sur leur efficacité : nous avons obtenu lors de la commission mixte paritaire (CMP), grâce à l'adoption d’un amendement porté par les socialistes, la suppression de cet article et continuerons à nous mobiliser contre son extension à marche forcée.
Programme riche en audition dans le cadre de notre rapport Femmes et sciences mené au sein de la Délégation aux Droits des Femmes et dont je suis co-rapporteure, pour encourager la présence des filles et femmes dans les études et carrières scientifiques.
Nous avons notamment échangé au cours des dernières semaines avec :
- Cédric Villani, mathématicien extraordinaire, mobilisé depuis de longues années pour rendre sa discipline plus accessible au grand public
- Laura Chaubard, directrice générale de l'École polytechnique
- des représentants d'associations d'élèves et anciens élèves de grandes écoles scientifiques
- Clémence Perronnet, sociologue des sciences rattachée au Centre Max Weber et auteure d'une thèse sur la culture scientifique des enfants en milieux populaires et Pauline Martinot, médecin et docteure en neurosciences et auteure d'études sur le décrochage des filles en mathématiques dès le CP
- des représentantes de syndicats de professeurs des écoles
- des acteurs engagés pour objectiver et lutter contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans les études et carrières scientifiques
- des femmes scientifiques expertes à l'occasion de déplacements à l'Institut des cancers féminins de l'Institut Curie et sur Plateau de Saclay
Nos auditions se poursuivent dans le cadre de notre rapport Femmes et sciences mené au sein de la Délégation aux Droits des Femmes et dont je suis co-rapporteure.
Nos interlocuteurs et interlocutrices au cours des dernières semaines :
- Sylvie Retailleau, ancienne ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche et présidente de l'Université Paris Saclay-PSL.
- Charlotte Jacquemot, chercheuse au CNRS et auteure de l’étude "Ressenti et discriminations de genre : ce qui freine la féminisation des filières scientifiques"
- Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l'Éducation nationale, à l'origine de la réforme du baccalauréat de 2019 à l'impact significatif sur la formation scientifique des jeunes filles
- Plusieurs représentant·es de grandes écoles scientifiques, spécialisées dans l'ingénierie ou la recherche
Parmi les points évoqués : les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour initier les jeunes aux sciences et lever les stéréotypes de genre associés à ces disciplines, à l'instar de la création d'une maison d'initiation et de sensibilisation des sciences, la pertinence d'éventuels quotas pour garantir une meilleure représentation des femmes dans l'enseignement supérieur scientifiques, les meilleures manières d'encourager et de faciliter la progression des carrières des femmes scientifiques...
Notre commission culture et éducation était en visite ce mercredi au Paris centre de recherche cardiovasculaire de l'Inserm : l'occasion d'échanger avec les équipes de recherche qui se mobilisent au quotidien pour découvrir les solutions de demain pour prévenir et soigner les maladies cardiovasculaires, deuxième cause de mortalité en France.
Si leur travail, qui s'inscrit dans une approche multidisciplinaire et articule recherche fondamentale et appliquée, est reconnu pour son excellence au niveau national et international, il n'échappe pas, à l'instar de l'écosystème de l'enseignement supérieur et de la recherche dans son ensemble, à la problématique du manque de moyens : notre pays doit renforcer ses efforts d'investissement dans ce domaine !