Éducation
J'ai passé l'après-midi sur le terrain, à Livron, où j'ai eu le plaisir de visiter le BTP CFA Drôme Ardèche Batipole en compagnie du maire : un grand merci à la directrice Samantha Rose et à toute l'équipe du CFA pour cette visite et ces échanges passionnants !
Nous avons la chance d'avoir une filière d'excellence sur notre territoire, qui permet à bien des jeunes de trouver leur voie : nous avons pu aborder à la fois les belles réussites permises par cet établissement, la variété et la richesse des formations proposées (de la conduite d'engins de chantier à la domotique en passant par la maçonnerie, la menuiserie ou encore les systèmes électriques, sans oublier les opportunités sportives proposées), mais aussi les difficultés rencontrées à la suite de la baisse des financements nationaux.
J'ai ensuite poursuivi par un échange riche avec le maire de Ville de Livron-sur-Drôme Francis Fayard et sa première adjointe Nathalie Mantonnier, sur les problématiques spécifiques à leur commune, mais aussi sur des sujets nationaux comme le projet de loi emploi à venir et les inquiétudes qui entourent la création de France travail.
Et j'ai terminé ma journée à Bourg les Valence, aux côtés de mon ami Wilfrid Pailhes et de ses collègues au conseil municipal, pour une belle soirée inspirante et revigorante : un vent enthousiasmant souffle qui les mènera loin !
Nous avons examiné ce mardi la proposition de loi dite pour une école de la liberté, de l'égalité des chances et de la laïcité.
Ce texte, qui porte bien mal son nom, est pour l'essentiel un condensé des vieilles lunes de la droite pour transformer une institution qu'elle estime, à tort, défaillante : autonomie des établissements scolaires, autorité hiérarchique des directeurs d'école, recrutements dérogatoires d'enseignants, uniforme obligatoire...
D'autres idées, moins clivantes, avaient le mérite de répondre à des besoins constatés sur le terrain - manque de dotation et fermetures de classes dans les zones rurales, soutien public de soutien scolaire...- hélas, sans moyens humains et financiers à la hauteur, leur ambition restera très limitée.
Nous nous sommes prononcés contre ce texte : en ma qualité de cheffe de file pour le groupe socialiste, écologiste et républicain, j'ai profité de nos échanges pour rappeler notre vision républicaine de l'école publique, à rebours du modèle libéral et concurrentiel prôné par la droite.
Si je me réjouis toujours de l’opportunité d’un temps de débats au sein de notre hémicycle sur l’école, ce texte, dont le chemin devrait s'arrêter au Sénat, m'a laissé un goût amer : ses propositions ne sont pas à la hauteur des enjeux auxquels est aujourd’hui confrontée notre École de la République, pourtant essentiels pour nos enfants et l’avenir de notre pays. Ce dont notre école a avant tout besoin, c’est de moyens à la hauteur pour fonctionner dans de bonnes conditions !
A l'occasion de la journée internationale pour les droits des femmes, j'ai interrogé le gouvernement sur la réalité de la tenue des trois séances d'éducation à la sexualité par an prévues par la loi, précieux outil pour dévoiler les stéréotypes sexistes et lutter contre les violences faites aux femmes.
La grande majorité des élèves ne bénéficient pas aujourd'hui de ces trois séances annuelles et depuis 2021, et l'adoption de mon amendement, finalement écarté, pour augmenter les moyens qui y sont consacrés, rien n'a changé. Le Planning familial, SOS Homophobie et Sidaction, ont d'ailleurs récemment attaqué l'État en justice pour le mettre face à ses responsabilités.
La recrudescence du sexisme chez les jeunes générations, attestée par la dernière étude du Haut Conseil à l'Égalité prouve qu'il y a urgence à agir pour améliorer l'éducation à l'égalité : commençons par appliquer la loi !
A l'initiative des sénateurs et sénatrices socialistes, nous avons débattu au Sénat de la mixité sociale à l'école.
L’occasion pour moi d’évoquer la situation particulière des territoires ruraux, où la mixité est bien plus réelle qu'ailleurs, car l’éloignement des établissements limite la ségrégation et les stratégies d'évitement.
Maintenir ce vivre ensemble nécessite de mettre des moyens à la hauteur pour l’école rurale, mise à mal par la récente vague suppression des postes : en Drôme, malgré les efforts du DASEN, cela correspond à quarante fermetures de classes.
J’ai également évoqué les conséquences de l'application de la réforme du bac dans les lycées en zone rurale : nos établissements plus petits sont contraints de proposer un nombre limité de spécialités aux élèves, ce qui incitent celles et ceux qui le peuvent à partir vers des territoires plus urbains. C'est un réel obstacle supplémentaire à la mixité dans nos lycées.
Audition très instructive cette semaine de Laurent Jeannin, maître de conférence et titulaire d'une des trois chaires de recherche au monde sur l'architecture scolaire, dans le cadre de la mission "Le bâti scolaire à l'épreuve de la transition écologique", débutée récemment.
Son exposé a mis en lumière le croisement de nombreuses problématiques autour de ce sujet : santé et bien être des élèves, évolution de l'architecture, adaptation des aménagements aux nouvelles pédagogies, articulation des compétences entre Etat et collectivités...
Je l'ai pour ma part interrogé sur l'état du bâti scolaire suivant les périodes de construction ainsi que sur la nécessité de prendre en compte les spécificités architecturales du bâti ancien dans les politiques de rénovation énergétique.
Victoire : le Sénat a adopté à l'unanimité la proposition de loi visant à lutter contre la précarité des accompagnants d'élèves en situation de handicap et des assistants d'éducation.
L’adoption définitive de ce texte, initialement portée par mon ancienne collègue députée Michèle Victory, et dont j'ai eu l'honneur d'être la rapporteure au Sénat, est un premier pas pour l’amélioration de leurs conditions d’exercice.
En ouvrant la possibilité pour les AESH d'accéder à un CDI à partir de 3 ans et en réaffirmant la CDIsation au bout de 6 ans pour les AED, il contribue à la stabilité de l’emploi et à la reconnaissance professionnelle de ces personnels, qui jouent un rôle essentiel auprès de nos enfants.
J’ai eu l’occasion de le réaffirmer hier à la ministre chargée des personnes handicapées : les chantiers à mener sont encore nombreux pour améliorer leurs conditions de travail et d’emploi.
Les attentes sont particulièrement grandes concernant les plus de 130 000 AESH. Rémunération en dessous du seuil de pauvreté, accès difficile à la formation, mutualisation poussée à l’extrême : l’acte II de l’école inclusive doit être à la hauteur sur ce point !
L'examen du budget de l'enseignement pour l'année 2023, premier budget de l'Etat, c'était jeudi dernier au Sénat : une soirée intense, qui s'est prolongée jusque tard dans la nuit.
Les échanges au sein de notre hémicycle ont été nourris à cette occasion, du manque d'attractivité du métier d'enseignant aux enjeux de l'école inclusive, en passant par l'évolution du nombre de postes, en baisse cette année pour le premier et second degrés.
L'enseignement agricole a également occupé une place importante dans nos débats : pépite de nos territoires, il manque aujourd'hui de moyens à la hauteur pour répondre au défi du renouvellement des générations.
Je regrette le choix de la droite sénatoriale de n'avoir pas saisi l'opportunité de faire bouger les lignes alors même que nous étions nombreux à pointer les carences dans ce budget : je me suis pour ma part prononcée contre son adoption.