Éducation
Interrogée par Public Sénat à la suite de l'audition de Jean-Michel Blanquer dans le cadre de la commission d'enquête sur la protection des enseignant·es, j'ai fait part de mon étonnement quant au manque de remise en question de cet ancien ministre de l'Education nationale, en poste au moment de l'assassinat de Samuel Paty.
Son discours apparaît en effet en profond décalage avec les témoignages entendus dans le cadre de cette commission d'enquête, qui ont mis en lumière la persistance du "Pas de vague" au sein de l'Éducation nationale et le manque de solutions concrètes offertes aux professeurs victimes de menaces et d'agressions.
La mort tragique de Dominique Bernard, frappé par la barbarie islamiste trois ans après Samuel Paty, doit pourtant nous conforter dans la nécessité d'œuvrer pour mieux assurer la sécurité de celles et ceux qui assurent au quotidien l'instruction de nos enfants.
Nous avons examiné en fin de semaine au Sénat les moyens alloués à l'enseignement scolaire dans le cadre du budget 2024.
Si je me réjouis de l'adoption de deux de nos amendements, visant à accorder 30 millions d'euros supplémentaires à la médecine scolaire et à supprimer l'article créant les Pôles d'appuis à la scolarité, qui suscitaient de vives inquiétudes chez les familles d'élèves en situation de handicap, ce budget reste largement insatisfaisant, notamment sur le plan des moyens humains nécessaires - professeurs, AESH, AED...- pour garantir une communauté éducative forte, une problématique qui touche également l'enseignement agricole.
C'est de cela dont nous avons avant tout besoin, pas d'une multiplication de réformes de notre système éducatif : j'ai donc voté contre ce budget.
Nous avons auditionné en commission culture le ministre de l'agriculture Marc Fesneau dans le cadre de l'examen des crédits budgétaires de l'enseignement agricole.
J'ai interrogé lors de mon intervention le ministre sur l'évolution du mode de calcul des services enseignants, qui pénalise les professeurs dans l'enseignement agricole public, l'application concrète de la loi dont j'étais rapporteure visant à CDIser les AESH au bout de 3 ans dans l'enseignement agricole et maritime, et l'absence de création de postes enseignants dans un contexte où l'enseignement agricole a été mis à mal par de nombreuses suppressions de postes au cours des dernières années.
Lors de l'examen en commission des crédits alloués à l'enseignement scolaire dans le cadre du projet de loi de finances 2024, j’ai donné l'avis du groupe socialiste sur ce budget qui comporte de nombreuses carences.
Les nouvelles suppressions de postes prévues pour la prochaine rentrée dans le 1er et le 2d degrés contribueront en effet à une nouvelle dégradation des conditions d’apprentissage. J'ai par ailleurs pointé l'insuffisance des revalorisations prévues pour les enseignant·es, dans un contexte de chute d'attractivité sans précédent de la profession, ainsi que les risques posés pour l'école inclusive dans ce projet de loi de finances.
Pour l'ensemble de ces raisons, je me suis prononcée contre ces crédits : j'aurais l'occasion de partager en séance mes propositions pour un budget de l’Éducation nationale plus ambitieux.
Le renouvellement sénatorial s’accompagne toujours d’un renouvellement des instances de notre assemblée et de notre groupe parlementaire.
J’ai ainsi la grande fierté de devenir vice-présidente de la commission culture, dont je suis désormais cheffe de file pour Les sénatrices et sénateurs socialistes, écologistes et républicains, et d'être reconduite dans mes fonctions de vice-présidente de la délégation aux droits des femmes du Sénat.
Ces responsabilités, qui s’inscrivent dans la continuité des sujets que j’ai eu à cœur de suivre depuis mon arrivée au Sénat, me permettront de continuer à porter les combats qui me sont chers et de faire entendre la voix de la Drôme au sein de ces instances !
Audition très émouvante de Mickaëlle Paty dans le cadre de la commission d’enquête sur la protection des enseignant.es, impulsée à son initiative au Sénat.
Le combat qu’elle mène avec force depuis 3 ans pour faire toute la lumière sur les évènements qui ont conduit à la mort de son frère Samuel Paty, victime du terrorisme islamiste, nous interpelle toutes et tous encore davantage à l'aune de l'assassinat de Dominique Bernard : il nous invite à ne pas céder à l’impuissance et à agir collectivement pour protéger enfin comme ils et elles doivent l’être nos professeurs, en première ligne face à la menace de l’intégrisme.
J’ai tenu dans mon intervention à saluer son courage et son abnégation : j’ai souhaité notamment l’interroger sur les réponses à apporter aujourd’hui à l’école républicaine meurtrie, au delà de la dimension sécuritaire, et les leviers à utiliser pour outiller au mieux les enseignant.es dans leur transmission de la laïcité.
En ce 16 octobre, nous avions prévu d'honorer la mémoire de Samuel Paty, trois ans après son assassinat. Le nom de Dominique Bernard, professeur de lettres victime, à son tour, du terrorisme islamiste vendredi à Arras, est venu s'ajouter au sien. Dans tout le pays, aujourd'hui, nous rendions hommage à tous deux.
Pour ma part, je suis revenue dans les murs de mon ancien établissement à Nyons, le lycée Roumanille, où j'ai enseigné tant d'années, pour participer aux côtés des équipes éducatives et élèves à la minute de silence, suivie d'un temps d'échanges. Merci à la proviseur Madame Vincent, à toute l'équipe de l'établissement et en particulier à Monsieur Vaz pour leur accueil. Ma collaboratrice était quant à elle présente au rassemblement organisé à Valence.
L'obscurantisme religieux a choisi de les frapper parce qu'ils étaient de celles et ceux qui enseignent la laïcité à nos enfants, et qui œuvrent au quotidien pour leur permettre de devenir des citoyennes et des citoyens éclairés, en leur transmettant le savoir indispensable à l'émancipation.
Au-delà de la sidération engendrée par la violence d'un tel acte, il nous faut réaffirmer la nécessité de faire bloc, ensemble, aux côtés de celles et ceux qui assurent notre avenir en instruisant notre jeunesse. Ce soir, nous pleurons. Demain, nous relevons la tête pour reconstruire : la seule réponse, c'est la République vivante, partout, tout le temps, pour tout le monde, d'où que l'on vienne.
Première audition du ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal devant la commission culture la semaine dernière au Sénat : l’occasion de pointer du doigt les nombreuses défaillances constatées en cette rentrée scolaire.
Élèves se retrouvant sans professeur, en dépit des promesses réitérées du gouvernement, défaut de signatures de contrats de personnels non-enseignants entraînant des non-versements de paies, dysfonctionnements engendrés par la mise en place du Pacte Enseignant…les sujets de préoccupations ne manquent pas !
Le ministre n’a pas su apporter les réponses attendues, préférant éluder les difficultés soulevées et m’accuser avec une mauvaise foi certaine de « prof bashing ».
L’ancienne professeure de mathématiques que je suis n’a pas peur de l’affirmer : oui, il est de la responsabilité de l’Éducation nationale d’assurer la présence d’un enseignant qualifié devant chaque élève, préalable indispensable pour que son instruction se passe dans de bonnes conditions.
Si le ministre souhaite réellement témoigner sa confiance aux professeurs, il lui revient d’assurer un cadre d’apprentissage décent pour toutes et tous et de mettre en œuvre une politique de revalorisation à la hauteur !
J'ai présenté en commission culture, aux côtés de mes collègues co-rapporteurs Max Brisson (Les Républicains) et Annick Billon (Union Centriste), les conclusions de notre mission d'information "autonomie des établissements scolaires", qui visait à dresser un état des lieux du droit existant et de la réalité de cette autonomie sur le terrain pour les écoles, collèges et lycées.
Le constat de ce travail transpartisan est implacable : en dépit de ce qui est prévu par les textes, les marges des manœuvres à l'échelle des établissements scolaires sont très réduites, notamment en raison du déploiement de réformes éducatives nationales sans mise à disposition des moyens correspondants.
Notre rapport porte également un regard critique sur les récentes initiatives portées par le gouvernement dans ce domaine. Ainsi, l'évaluation des établissements scolaires est perçue par de nombreuses équipes pédagogiques comme une contrainte supplémentaire plutôt que comme un outil utile ; quant au fonds d'innovation pédagogique, doté de 500 millions d'euros sur le quinquennat, sa mise en œuvre s'est révélée désordonnée, peu transparente et source d'inégalités entre les établissements.
J'ai tenu sur ce dernier point à réaffirmer dans le cadre de ce rapport mon opposition personnelle aux démarches d'évaluation et du fonds d'innovation, de nature à créer de la concurrence entre les établissements dans une logique libérale, à rebours de ma vision républicaine de l'école.