Éducation
Audition très émouvante de Mickaëlle Paty dans le cadre de la commission d’enquête sur la protection des enseignant.es, impulsée à son initiative au Sénat.
Le combat qu’elle mène avec force depuis 3 ans pour faire toute la lumière sur les évènements qui ont conduit à la mort de son frère Samuel Paty, victime du terrorisme islamiste, nous interpelle toutes et tous encore davantage à l'aune de l'assassinat de Dominique Bernard : il nous invite à ne pas céder à l’impuissance et à agir collectivement pour protéger enfin comme ils et elles doivent l’être nos professeurs, en première ligne face à la menace de l’intégrisme.
J’ai tenu dans mon intervention à saluer son courage et son abnégation : j’ai souhaité notamment l’interroger sur les réponses à apporter aujourd’hui à l’école républicaine meurtrie, au delà de la dimension sécuritaire, et les leviers à utiliser pour outiller au mieux les enseignant.es dans leur transmission de la laïcité.
En ce 16 octobre, nous avions prévu d'honorer la mémoire de Samuel Paty, trois ans après son assassinat. Le nom de Dominique Bernard, professeur de lettres victime, à son tour, du terrorisme islamiste vendredi à Arras, est venu s'ajouter au sien. Dans tout le pays, aujourd'hui, nous rendions hommage à tous deux.
Pour ma part, je suis revenue dans les murs de mon ancien établissement à Nyons, le lycée Roumanille, où j'ai enseigné tant d'années, pour participer aux côtés des équipes éducatives et élèves à la minute de silence, suivie d'un temps d'échanges. Merci à la proviseur Madame Vincent, à toute l'équipe de l'établissement et en particulier à Monsieur Vaz pour leur accueil. Ma collaboratrice était quant à elle présente au rassemblement organisé à Valence.
L'obscurantisme religieux a choisi de les frapper parce qu'ils étaient de celles et ceux qui enseignent la laïcité à nos enfants, et qui œuvrent au quotidien pour leur permettre de devenir des citoyennes et des citoyens éclairés, en leur transmettant le savoir indispensable à l'émancipation.
Au-delà de la sidération engendrée par la violence d'un tel acte, il nous faut réaffirmer la nécessité de faire bloc, ensemble, aux côtés de celles et ceux qui assurent notre avenir en instruisant notre jeunesse. Ce soir, nous pleurons. Demain, nous relevons la tête pour reconstruire : la seule réponse, c'est la République vivante, partout, tout le temps, pour tout le monde, d'où que l'on vienne.
Première audition du ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal devant la commission culture la semaine dernière au Sénat : l’occasion de pointer du doigt les nombreuses défaillances constatées en cette rentrée scolaire.
Élèves se retrouvant sans professeur, en dépit des promesses réitérées du gouvernement, défaut de signatures de contrats de personnels non-enseignants entraînant des non-versements de paies, dysfonctionnements engendrés par la mise en place du Pacte Enseignant…les sujets de préoccupations ne manquent pas !
Le ministre n’a pas su apporter les réponses attendues, préférant éluder les difficultés soulevées et m’accuser avec une mauvaise foi certaine de « prof bashing ».
L’ancienne professeure de mathématiques que je suis n’a pas peur de l’affirmer : oui, il est de la responsabilité de l’Éducation nationale d’assurer la présence d’un enseignant qualifié devant chaque élève, préalable indispensable pour que son instruction se passe dans de bonnes conditions.
Si le ministre souhaite réellement témoigner sa confiance aux professeurs, il lui revient d’assurer un cadre d’apprentissage décent pour toutes et tous et de mettre en œuvre une politique de revalorisation à la hauteur !
J'ai présenté en commission culture, aux côtés de mes collègues co-rapporteurs Max Brisson (Les Républicains) et Annick Billon (Union Centriste), les conclusions de notre mission d'information "autonomie des établissements scolaires", qui visait à dresser un état des lieux du droit existant et de la réalité de cette autonomie sur le terrain pour les écoles, collèges et lycées.
Le constat de ce travail transpartisan est implacable : en dépit de ce qui est prévu par les textes, les marges des manœuvres à l'échelle des établissements scolaires sont très réduites, notamment en raison du déploiement de réformes éducatives nationales sans mise à disposition des moyens correspondants.
Notre rapport porte également un regard critique sur les récentes initiatives portées par le gouvernement dans ce domaine. Ainsi, l'évaluation des établissements scolaires est perçue par de nombreuses équipes pédagogiques comme une contrainte supplémentaire plutôt que comme un outil utile ; quant au fonds d'innovation pédagogique, doté de 500 millions d'euros sur le quinquennat, sa mise en œuvre s'est révélée désordonnée, peu transparente et source d'inégalités entre les établissements.
J'ai tenu sur ce dernier point à réaffirmer dans le cadre de ce rapport mon opposition personnelle aux démarches d'évaluation et du fonds d'innovation, de nature à créer de la concurrence entre les établissements dans une logique libérale, à rebours de ma vision républicaine de l'école.
La commission culture et la commission des lois du Sénat ont initié en juillet une mission conjointe de contrôle sur les agressions contre les enseignant·es, dont les travaux se poursuivront au cours du dernier trimestre 2023.
Dans un contexte où les événements ayant conduit à la mort tragique de Samuel Paty sont encore très présents dans tous les esprits, cette mission vise à prévenir toute récidive, ce qui conduit à examiner la façon dont sont prises en considération les pressions, menaces et agressions dont sont victimes les enseignant·es et les leviers de protection qui existent actuellement pour y faire face.
C’est dans ce cadre que nous avons auditionné le ministre de l’éducation nationale Pap Ndiaye ainsi que la ministre de l’enseignement supérieur Sylvie Retailleau.
J'ai interrogé cette dernière sur les outils concrets mis en œuvre pour protéger les professionnels de l'enseignement supérieur face aux éventuelles menaces (protection fonctionnelle, veille sur les réseaux sociaux...) ainsi que sur la formation initiale sur la laïcité délivrée aux professeurs du primaire et secondaire dans le cadre des INSPE.
Que ce soit dans l'enseignement scolaire ou supérieur, nos professeurs doivent être soutenus et accompagnés pour faire face à toute atteinte à leurs libertés académiques ou intégrité personnelle !
Journée chargée au Sénat, avec l'adoption de deux rapports d'information portant sur la transition écologique du bâti.
Le premier, mené au sein de la commission culture du Sénat, vise à mieux concilier préservation du patrimoine et accélération de la transition écologique.
Adaptation du diagnostic de performance énergétique aux spécificités du bâti ancien, meilleure formation des professionnels de la rénovation aux spécificités du bâti ancien, soutien de la recherche dans ce domaine : autant de solutions concrètes à des préoccupations exprimées de longues dates sur le sujet.
Il en est également ressorti un impératif, celui de sensibiliser les collectivités aux enjeux et aux modalités d'une rénovation respectueuse du bâti ancien et de réorienter en ce sens les aides financières apportées, d'autant que ce patrimoine du quotidien est un vrai marqueur d'identité de nos territoires.
Le second porte "Le bâti scolaire à l'épreuve de la transition écologique" : il conclut près six mois d'auditions et de déplacements menés dans le cadre de la mission d'information éponyme dont je suis membre.
Impératif climatique, coût de l'énergie, évolution des pratiques pédagogiques, bien-être des élèves : autant de thèmes abordés au détour de nos travaux, qui nous ont permis d'aborder l'avenir des 51 000 écoles, collèges et lycées que compte notre pays.
Complexité de l'écosystème de la rénovation énergétique et des projets à mener, coût très élevé des projets : les collectivités locales, en première ligne sur le sujet, doivent bénéficier d'un appui suffisant en matière d'ingénierie et de financement pour relever ce défi de taille !
J'ai passé l'après-midi sur le terrain, à Livron, où j'ai eu le plaisir de visiter le BTP CFA Drôme Ardèche Batipole en compagnie du maire : un grand merci à la directrice Samantha Rose et à toute l'équipe du CFA pour cette visite et ces échanges passionnants !
Nous avons la chance d'avoir une filière d'excellence sur notre territoire, qui permet à bien des jeunes de trouver leur voie : nous avons pu aborder à la fois les belles réussites permises par cet établissement, la variété et la richesse des formations proposées (de la conduite d'engins de chantier à la domotique en passant par la maçonnerie, la menuiserie ou encore les systèmes électriques, sans oublier les opportunités sportives proposées), mais aussi les difficultés rencontrées à la suite de la baisse des financements nationaux.
J'ai ensuite poursuivi par un échange riche avec le maire de Ville de Livron-sur-Drôme Francis Fayard et sa première adjointe Nathalie Mantonnier, sur les problématiques spécifiques à leur commune, mais aussi sur des sujets nationaux comme le projet de loi emploi à venir et les inquiétudes qui entourent la création de France travail.
Et j'ai terminé ma journée à Bourg les Valence, aux côtés de mon ami Wilfrid Pailhes et de ses collègues au conseil municipal, pour une belle soirée inspirante et revigorante : un vent enthousiasmant souffle qui les mènera loin !