Agriculture
Belle journée ensoleillée, samedi, pour la Fête de l'Olive Piquée et des Vins du Terroir à Nyons, qui s'est ouverte, cette année sur la présentation du nouveau Grand Maître de la Confrérie des chevaliers de l'olivier, Vincent Coupon. Chacun de nous avait une pensée pour Christian Bartheye, notre kinou, qui nous manque beaucoup.
Cet événement traditionnel est toujours l'occasion de faire le point sur la récolte en cours qui s'annonce plus réduite en quantités en raison de conditions météorologiques défavorables tout au long de l'année. Mais les récoltes très abondantes et de très bonne qualité des deux années précédentes permettront d'amortir ce creux et de conserver une bonne situation économique pour la filière.
De quoi envisager l'avenir avec optimisme pour notre huile d'olive et nos olives de Nyons, uniques au monde.
Quelle émotion, samedi, d'être accueillie au sein de la Confrérie Du Diamant Noir et de la gastronomie !
Joyau de notre patrimoine gastronomique, la truffe noire tuber melanosporum est aussi une ressource économique et touristique de nos territoires. N'oublions pas que la Drôme est le premier département producteur en France !
Outre le produit de fête que j'apprécie beaucoup, je soutien et défends avec conviction le travail de la filière et la qualité de notre production nationale, en particulier comme membre, depuis 2014, puis présidente, depuis 2021, de la section d'études du Sénat sur les cultures traditionnelles et spécialisées qui s'occupe notamment de la trufficulture.
Un grand merci à Hervé Jardin qui a souhaité me parrainer pour cette intronisation et félicitations Virginie Vincent-Jardin et à Laurent Chareyre qui ont aussi été intronisés à l'occasion de ce chapitre de la Confrérie.
La section d'études des cultures traditionnelles et spécialisées du Sénat que je préside, a reçu cette semaine les producteurs d'ail français. Plutôt répartie sur l'ensemble du territoire, la production de cette filière ne représente toutefois qu'une petite part de la production européenne d'ail qui, elle-même, ne constitue qu'un peu plus de 1% de la production mondiale dominée par la Chine.
Comme beaucoup des filières de petite taille que nous recevons, les producteurs d'ail français rencontrent des difficultés de plusieurs ordres : en raison de la hausse des coûts des matières premières et de l'énergie; liées aux impasses techniques découlant de l'interdiction de produits phytosanitaires; ou encore dues à la concurrence d'importations, y compris européennes, qui ne sont pas tenues au respect des mêmes normes.
Pour autant, c'est une filière très organisée qui a mis en place des partenariats avec la grande distribution et développé des méthodes scientifiques d'authentification de l'origine géographique afin de lutter contre les contrefaçons. En outre, la production française est marquée par des terroirs reconnus pour la qualité de leur production avec 1 AOP et 4 IGP, parmi lesquels l'IGP "Ail de la Drôme", reconnu pour sa production qualitative de variétés d'ail blanc locales et historiques, dont l'un des représentants, Stéphane Boutarin, faisait partie de la délégation reçue au Sénat.
Une belle découverte que cette filière de l'ail français que je suivrais avec attention et à laquelle la section d'études apportera très volontiers un soutien si ses responsables le juge nécessaire.
Lors d’une rencontre informelle, hier au Sénat, j’ai échangé avec Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, sur les difficultés de la filière lavandicole et les dispositifs à mettre en œuvre pour soutenir les producteurs.
Au sujet des 10 millions d’euros obtenus au Sénat dans le cadre de la loi du 16 août 2022 de finances rectificative pour 2022, il m’a indiqué qu’un travail est en cours avec les responsables de la filière pour fixer les modalités de mise en œuvre de cette aide qui doit rester compatible avec les règles européennes en matière d’interventions sur les productions agricoles.
Reprenant ensuite les points du plan de sauvegarde que nous avons proposé avec la filière et les élus locaux, je lui ai d’abord fait part de la nécessité d’une aide d’urgence pour les exploitations en grande difficulté et demandé de voir si une dérogation était possible pour que les distilleries puissent bénéficier des mesures du plan de résilience pour les entreprises fortes utilisatrices d’énergie. Son cabinet doit me faire retour sur ces deux points.
Déjà alerté sur les ravages de la cécidomyie face auxquels les lavandiculteurs n’ont plus de moyens de lutte, le Ministre m’a fait part d’une réflexion en cours pour financer un ensemble de recherches qui concerneraient la lavande et plusieurs autres filières (cerise, olive, …) qui sont confrontées à une impasse technique à la suite de l’interdiction ou de l’abandon de produits phytosanitaires.
Enfin, dans une perspective à plus long terme, il s’est montré très favorable à l’élaboration d’une IGP pour la lavande et le lavandin de Provence et parfaitement disposé à accompagner la démarche de candidature des Paysages de Lavande au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Dans l'émission Superfail, diffusée dimanche sur France Culture, il était question de la lavande qui ne se vend plus.
Guillaume Erner m'a invitée à parler des causes des difficultés rencontrées par la filière et des initiatives que nous avons prises avec mes collègues sénateurs pour la soutenir.
Ecoutez l'émission
Avec mes collègues sénateurs de Vaucluse (Lucien Stanzione) et des Alpes de Haute Provence (Jean-Yves Roux), nous avons réuni à plusieurs reprises les responsables de la filière lavande/lavandin ainsi que des élus locaux de nos trois départements afin d’apporter une réponse conjointe à l’accumulation de difficultés que les lavandiculteurs rencontrent cette année.
Le 29 avril à Saint-Christol (84), une première réunion centrée sur les modifications, annoncées pour la fin 2022, de la réglementation européenne REACH. Considérer les huiles essentielles comme un ensemble de molécules au même titre que les produits chimiques de synthèse fait en effet peser des risques importants sur les coûts de production comme sur les débouchés industriels. Parlementaires et élus locaux ont adressé des courriers à la nouvelle Première ministre ainsi qu’à chacun des 6 ministres participant au comité interministériel, afin qu’ils agissent pour qu’au moins, les huiles essentielles soient exclues de l’application des modifications de REACH.
Le 9 juin à Revest-du-Bion (04) lors de la deuxième réunion, un plan de sauvegarde de la filière a été établi. Pour répondre aux difficultés économiques, nous avons mêlé des dispositions de court terme destinées à aider ceux qui sont le plus en difficulté à passer le cap, ainsi que de moyen-long terme pour éviter la reproduction, à l’avenir, d’une crise d’une telle ampleur.
A court terme, au-delà des aides attribuées lors des crises, des mesures spécifiques de soutien sur le coût de l’énergie, le stockage et les pertes suites aux épisodes climatiques (gel, sécheresse) sont nécessaires. A moyen-long terme, il est indispensable de réduire les surfaces plantées pour stopper la surproduction et la baisse des prix de vente du lavandin. Mais la filière doit aussi s’engager plus fortement vers une reconnaissance de l’origine et de la qualité.
Le 2 août au Sénat, nous avons obtenu 10 millions d’euros pour des dispositifs incitatifs et ciblés permettant de réduire les surfaces plantées. L’adoption de nos deux amendements identiques au projet de loi de finances rectificative, l’un déposé par Jean-Yves Roux, l’autre par Lucien Stanzione et moi-même pour le groupe socialiste, constitue une première victoire pour le travail réalisé avec la filière lavande/lavandin par l’ensemble des participants et qui se poursuivra avec une réunion prévue fin septembre à Séderon.
Le Parlement a examiné cet été deux projets de loi destinés à soulager les français.es dans un contexte d’inflation galopante : force est de constater qu’ils ne sont pas à la hauteur !
Le projet de loi « Pouvoir d’achat » élude la question centrale de la revalorisation des salaires. Nos propositions pour répondre à l’urgence sociale ont toutes été balayées : SMIC à 1500€, conférence nationale pour revaloriser les salaires, RSA jeunes….Si certaines mesures vont dans le bon sens, elles restent ponctuelles et insuffisantes.
Le projet de loi de finances rectificatives révèle quant à lui le refus de tout rééquilibrage fiscal: en atteste le rejet par le gouvernement et la droite d'une taxation sur les surprofits des multinationales de l’énergie et des transports. Il marque également la suppression de la redevance télévisuelle, sans alternative crédible, remettant ainsi en cause l'indépendance de l'audiovisuel public.
J’en retiens deux seuls points positifs: le soutien financier apporté aux collectivités territoriales et l’adoption de mesures de sauvegarde pour la filière de la lavande à hauteur de 10 millions d’euros suite au dépôt de plusieurs amendements, dont le mien, sur le sujet.
Mardi 2 août, plusieurs amendements visant à financer à hauteur de 10 millions d’euros la mise en place de mesures de sauvegarde de la filière lavande / lavandin ont été examinés par le Sénat dans le cadre du projet de loi de finances rectificative, dont un déposé par la sénatrice de la Drôme Marie- Pierre MONIER et le sénateur de Vaucluse, Lucien STANZIONE.
A l’issue des débats, le Sénat a approuvé à une très large majorité le financement de telles mesures, en soutien à un secteur économique essentiel pour nos territoires et confronté à une crise économique sans précédent, en raison de la très forte baisse des cours engendrée par une surproduction importante, ainsi qu’à de nombreuses difficultés conjoncturelles
(conséquences de la guerre en Ukraine sur le coût de l’énergie, forts aléas climatiques et sanitaires, incertitudes liées à l’évolution du cadre européen…).
L’adoption de cette disposition, qui vise à réduire les surfaces plantées par des dispositions encadrées, incitatives et ciblées sur les territoires pouvant installer à la place d’autres cultures, marque une première victoire après un combat mené depuis plusieurs mois aux côtés des représentants de la filière.
C’est à présent à la commission mixte paritaire, qui se réunit ce jour, de statuer sur le maintien de cette mesure, indispensable pour garantir la pérennité de cette filière d’exception qui génère plus de 9 000 emplois direct et contribue à maintenir des activités irremplaçables pour nos territoires.
Les données mises à jour à chaque Comité Départemental Loup conduisent à un constat très net : les nombres de meutes installées, d’attaques et de bêtes tuées ou blessées n’ont fait quasiment qu’augmenter ces dernières années dans la Drôme.
Malgré le renforcement des protections des élevages et l’augmentation des prélèvements de loups notamment depuis l’atteinte en 2019 du seuil de viabilité de l’espèce fixé à 500 individus, la pression de prédation sur les troupeaux reste très forte.
Les conditions de travail des éleveurs et des bergers sont devenues inacceptables avec un stress permanent quant à la sécurité de leur troupeau, accentué par la gestion complexe des chiens de protection.
Avec aujourd’hui la présence de 920 loups en France, la politique de gestion du loup doit évoluer. Le pastoralisme doit être reconnu comme préalable et non comme variable d’ajustement de la protection du loup. Je souhaite que le Plan National d’Action pour le loup 2024-2029, actuellement en préparation, intègre cette évolution et j’ai adressé au Préfet de Région Auvergne-Rhône Alpes, coordonnateur national pour le loup, un courrier lui faisant part des points essentiels :
- Parvenir à un consensus sur la méthode de dénombrement afin de lever les incertitudes ;
- Intégrer la nécessité de se doter de chiens de protection parmi les coûts de protection du troupeau ;
- Reconnaitre le préjudice de santé engendré par la pression de prédation ;
- Avancer vers une régulation territorialisée de la présence du loup combinant moyens de défense et connaissance fine des comportements.
Ce sujet est majeur pour nos territoires car le pastoralisme comme la biodiversité sauvage doivent être sauvegardés dans un écosystème qui a été déséquilibré par la présence du loup.