Agriculture
Quel bonheur le week-end dernier de pouvoir inaugurer les 65èmes Journées Agricoles de Vinsobres, trois longues années après la dernière édition !
Malgré la météo plutôt hivernale, nous avons été ravis de nous retrouver autour du Président Claude Jaume et de toute l’équipe d’organisation de ces journées qui conjuguent des stands de matériel agricole pour les professionnels, des manèges pour la joie des petits et des grands mais aussi un chapiteau consacré à nos produits du terroir.
Et comme à Vinsobres, seul cru des Côtes du Rhône en Drôme provençale, les vignerons ne sont jamais loin. Le concours des vins organisé par le Comité des vignerons en a profité, comme chaque année, pour rendre son verdict.
En quelques sortes « un retour à la normale » qui fait plaisir après ces années marquées par la crise sanitaire !
Une nouvelle fois, en ce début avril, plusieurs nuits consécutives de gel ont causé des dégâts importants dans les exploitations d’arbres fruitiers !
Confrontés à ce nouvel aléa climatique, les arboriculteurs ont travaillé pendant toutes ces nuits afin de déployer des moyens efficaces mais coûteux de lutte contre le gel pour préserver le plus possible la prochaine récolte.
Je me suis rendue hier dans les Baronnies à la rencontre des agriculteurs, en compagnie de la conseillère départementale, Pascale Rochas, et de plusieurs maires du territoire, Christelle Ruysschaert, Nadège Rancon et José Fernandes. Une première estimation prévoit seulement 40% de la récolte prévue sur le territoire de l’IGP Abricot des Baronnies.
Toutefois, certains arboriculteurs ont perdu la totalité de leur récolte car ils ont été confrontés à trois formes de gel : gel noir, gel d’advection et gelée blanche ; mais aussi au vent qui a réduit l’efficacité des bougies de paraffine.
Devant cette situation exceptionnelle, nous allons demander à l’Etat que les arboriculteurs les plus gravement touchés puissent à nouveau bénéficier de mesures exceptionnelles équivalentes à celles qui avaient été mises en œuvre à la suite du gel de 2021.
Plus de 3 ans après la remise du rapport, la mission d’information du Sénat sur le développement de l’herboristerie et des plantes médicinales continue à infuser une dynamique positive au sein de la filière PPAM.
Le 9 mars, sur la sollicitation des responsables du CFPPA de Nyons, », je suis intervenue en duo avec Fanny DUPERRAY, collaboratrice de mon collègue sénateur, Joël LABBÉ, cheville ouvrière de la mission sénatoriale. Cette intervention, dans le cadre de la formation « Transmettre les usages traditionnels des plantes médicinales » a été l’occasion de riches échanges avec les élèves autour des recommandations du rapport et des développements intervenus depuis.
Les 10 et 11 mars à Eurre, se tenait le 2ème colloque sur les PPAM en Biovallée, événement majeur pour la filière dont toutes les composantes étaient présentes et ont fait part des mouvements de structuration et de professionnalisation en cours, pour lesquels les travaux de la mission sénatoriale et le travail que nous continuons à mener au Sénat sur ce sujet semblent avoir une part importante.
En février, avec mon collègue sénateur socialiste de Vaucluse, Lucien Stanzione, nous avons fait part au Ministre de l’Agriculture des préoccupations extrêmes des producteurs et distillateurs de lavande et de lavandin de nos deux départements face aux nouvelles menaces sur l’avenir des huiles essentielles que fait peser la révision de la réglementation européenne REACH, prévue d’ici fin 2022 dans le cadre de la Stratégie pour une Chimie Durable. La création d’un comité interministériel auquel participent les représentants de la filière est un premier pas utile, mais il serait nécessaire que la France qui préside l’Union Européenne jusqu’à fin juin 2022, affirme une position nette quant à l’exclusion des huiles essentielles des conséquences de cette nouvelle révision réglementaire.
Malgré mes réserves initiales, j’ai voté le texte relatif à l’assurance récolte qui nous a été proposé le 24 février, à quelques jours de la fin de la session.
En effet, l’accord obtenu en commission mixte paritaire a conservé la dimension programmatique sur 2023-2030 introduite par le Sénat qui donne de la lisibilité au projet initial du gouvernement.
La CMP a aussi maintenu les avancées du Sénat sur deux sujets cruciaux : la prise en compte des outils de protection et de prévention dans le calcul de la prime par les assureurs et la remise en cause, en raison de la récurrence des aléas climatiques, du critère de la « moyenne olympique » qui devra être portée au cours de la Présidence française de l'Union Européenne.
L'application de cette réforme très attendue devra néanmoins apporter des réponses aux attentes légitimes des agricultrices et agriculteurs, et avoir un caractère universel afin qu'aucune d'elles et aucun d'eux ne soit laissé sur le bord du chemin !
Le 20 décembre 2021, en tant que Présidente de la section d’études « Cultures traditionnelles et spécialisées » j’ai accompagné au Ministère de l’Agriculture le Président de la Fédération Française de Trufficulture, Alain Ambialet, qui venait présenter les demandes de la filière.
Les collaborateurs de cabinet du Ministre, très à l’écoute, ont fait plusieurs propositions relatives au renouvellement du protocole de développement de la filière ainsi qu’à la mise en place d’un groupe de travail sur la trufficulture au sein du comité spécialisé de France Agrimer.
Ils ont aussi apporté des précisions sur les possibilités existantes d’exonération de l’indemnité compensatoire de défrichement que les trufficulteurs peuvent utiliser en attendant l’introduction d’un texte législatif sur ce point.
La mission d’information sénatoriale « L’enseignement agricole, outil indispensable au cœur des enjeux de nos filières agricoles et alimentaires » a rendu ses conclusions le 15 octobre 2021, marquant la fin de plusieurs mois d’auditions et de déplacements sur le sujet.
L’un d’entre eux s’est d’ailleurs déroulé dans notre département de la Drôme et fut l’occasion de visiter, aux côtés de la rapporteure Nathalie Delattre, trois établissements agricoles publics, qui préparent chacun à leur manière l'avenir de notre agriculture : le site de l’Unité Expérimentale Recherche Intégrée de l’INRAE, le lycée horticole terre d'horizon Romans et le lycée le Valentin Bourg Les Valence 26.
Fort de 45 propositions, notre rapport sénatorial appelle à une véritable « transition agro-politique » afin de redonner une stratégie et des objectifs clairs à l’enseignement agricole, d’autant plus indispensable dans un contexte de renouvellement des générations et de transition écologique.
A l’heure où la survie même de l'enseignement agricole est remise en cause par les coupures budgétaires et des suppressions de postes successives opérées par le gouvernement depuis 2017, nous espérons que l'exécutif entendra les alertes du Sénat et mettra en œuvre les moyens nécessaires pour préserver cet enseignement d’exception, pépite de nos territoires.
Pour consulter le rapport
Depuis plusieurs années le PNR des Baronnies Provençales porte un projet dont l’objectif est de faire à nouveau de la culture du Tilleul une ressource pour la vie du territoire.
Le 8 octobre 2021 à Buis-les-Baronnies une journée d’échanges a été organisée pour faire le point sur les diverses expérimentations en cours concernant la connaissance de la ressource sur le territoire ; les techniques de taille des tilleuls pour leur reprise en exploitation ; la recherche de nouvelles utilisations cosmétiques ou gastronomiques et la valorisation de la production et des savoir-faire.
Sur ce dernier point, j’ai apporté mon soutien à la demande d’inscription des gestes et des savoir-faire de la cueillette du tilleul à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel.
La section d’études « cultures traditionnelles et spécialisées» du Sénat, dont je suis la Présidente, a auditionnées trois filières qui me tiennent à cœur : l’olive, la truffe et les plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM).
En mars, Olivier Nasles, trésorier de France Olive, a présenté la filière oléicole qui répartit sur l’ensemble de l’arc méditerranéen 5000 tonnes de production annuelle d’huile d’olive. Basée sur l’identité de variétés locales et de terroir, la filière française fonctionne avec un prix élevé sur un marché de vente directe et de proximité à forte valeur ajoutée.
En avril, nous avons auditionné, Michel Tournayre, Président de la Fédération Française des
Trufficulteurs qui a fait le point sur le marché de la truffe en France, où les importations
sont au même niveau que la production nationale. Il a insisté sur la nécessité de renouveler le protocole de développement de la trufficulture en partenariat avec l’Etat, les Départements et les Régions, qui, en 2014-2020, a permis la pérennisation et la modernisation de cette filière via des actions de structuration, d’innovation et de valorisation territoriale. La section d’études a adressé un courrier dans ce sens au Ministre de l’Agriculture.
En juin, Alain Aubanel, Président de PPAM de France, a décrit la forte organisation de cette filière regroupant pourtant des productions très diverses. Il a souligné son poids économique tant pour la production d’huiles essentielles que pour sa participation aux filières de la parfumerie, des détergents et de la cosmétique. Toutefois cette filière souffre de sa spécificité non reconnue au niveau des aides publiques comme des réglementations, ce qui provoque de fortes inquiétudes quant à l’assimilation des huiles essentielles à leurs composantes chimiques qui pourrait mettre la filière en grande difficulté. La section d’études est disposée à apporter tout son soutien sur ce dossier.
Avec mes collègues parlementaires, j'ai participé ce matin à la rencontre avec le Président de la République, qui a consisté en un entretien d'une grosse demi-heure à l'aérodrome de Chabeuil pour parler des sujets drômois.
Plusieurs sujets ont été évoqués et, pour ma part, je suis intervenue sur des questions agricoles et sur l'égalité femmes-hommes, considérée comme grande cause du quinquennat.
Concernant l'agriculture, le soutien apporté par l'Etat, notamment aux filières arboricoles et viticoles à la suite du gel noir d'avril dernier, a été justement salué. Néanmoins, j'ai souligné que les modalités d'accès à ces aides devaient maintenant être clairement précisées et que les entreprises de l'amont et de l'aval des productions devaient aussi être soutenues. J'ai informé le Président de la République du courrier en ce sens que j'ai adressé au Premier Ministre.
Au sujet des droits des femmes et en particulier à la suite du Grenelle sur les violences intrafamiliales, j'ai interpellé le Président sur la situation drômoise et plus particulièrement sur le besoin d'intervenant.e social.e en Gendarmerie supplémentaire, mais aussi sur le besoin de soutien et d'aides plus importantes aux associations qui font un travail remarquable d'accompagnement des femmes victimes de violences. Je lui ai aussi demandé si les bracelets électroniques promis étaient arrivés, un de ses conseillers m'a répondu que 3 sont en stock.
Il était important pour moi, même si le temps d'échanges était très court, de pouvoir faire part au Président de la République des préoccupations des drômoises et des drômois. Faire remonter les difficultés et inquiétudes locales fait partie de mon rôle de parlementaire.
La suite de la visite , à laquelle je n'étais pas conviée, a malheureusement été marquée par un geste de violence que je réprouve totalement et j'espère que le Président de la République gardera une autre image de la Drôme que cette brutalité inacceptable envers tout élu de la République quel qu'il soit.